Heine (Heinrich) : Die Lorelei

Ich weiß nicht, was soll es bedeuten,
Daß ich so traurig bin,
Ein Märchen aus uralten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.

Die Luft ist kühl und es dunkelt,
Und ruhig fließt der Rhein;
Der Gipfel des Berges funkelt,
Im Abendsonnenschein.

Die schönste Jungfrau sitzet
Dort oben wunderbar,
Ihr gold'nes Geschmeide blitzet,
Sie kämmt ihr goldenes Haar,

Sie kämmt es mit goldenem Kamme,
Und singt ein Lied dabei;
Das hat eine wundersame,
Gewalt'ge Melodei.

Den Schiffer im kleinen Schiffe,
Ergreift es mit wildem Weh;
Er schaut nicht die Felsenriffe,
Er schaut nur hinauf in die Höh'.

Ich glaube, die Wellen verschlingen
Am Ende Schiffer und Kahn,
Und das hat mit ihrem Singen,
Die Loreley getan.

Je suis en proie à la tristesse.
D’où cela vient-il? Je ne sais.
De ce conte du temps passé
Qui hante mon âme sans cesse?

C’est le soir, la brise est légère.
On voit couler, calme, le Rhin
Et luire le haut du ravin
Où le soleil se réverbère.

Mais, la vierge qui est assise
Là-haut est plus splendide encor,
Elle peigne ses cheveux d’or
Tandis que sa parure irise.

D’un peigne d’or elle caresse
Ses blonds cheveux, tout en chantant;
Ah, qu’il est étrange son chant !
Que sa mélodie est traîtresse !

Le marin dans sa frêle barge
Subit ce charme impérieux,
Délaissant les brisants, ses yeux
Fixent le sommet de l’alpage.

Les eaux, je crois, se refermèrent
Sur barque et marin à la fois.
Et voilà donc ce que peut faire
La Lorelei avec sa voix !

(1823) 

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